NEWS : Effet Nocebo

Effet Nocebo

Une nouvelle étude dirigée par la School of Medical Sciences et le Brain and Mind Centre de l’Université de Sydney (Australie) s’intéresse à l’effet Nocebodans la perception de la douleur.

On connaît tous l’effet dit Placebo. Exemple : je consulte mon médecin pour un mal de crâne persistant. S’il me donne une pilule remplie d’eau sucrée et me dit : “Tenez, prenez ce médicament, il est très efficace contre le mal de tête“, il est probable que je ressente une diminution de ma céphalée de simple fait que j’ai un a priori positif sur le (faux) médicament que j’ai avalé. Surtout si la thèse de l’efficacité de la pilule est défendue par quelqu’un qui fait autorité et en qui j’ai confiance, comme c’est la cas de mon médecin traitant.

Au contraire, l’effet Nocebo décrit la logique inverse : l’appréhension d’effets néfastes peut induire une réponse négative (ex douloureuse) à un traitement.

Dans l’étude de Sydney, l’expérience suivante a été menée sur un groupe de volontaires. On leur présentait 3 crèmes :

  • une crème à base de lidocaïne aux vertus anesthésiques (placebo),
  • une autre à base de capsaïcine (nocebo) qui produit une sensation de chaleur douloureuse - voir Prix Nobel de Médecine de cette année,
  • enfin, une troisième crème qui n’est autre que de la vaseline (neutre).

Selon vous, quelle crème a été perçue comme la plus douloureuse ?

En principe, aucune ! Car tous les sujets ont reçu une pointe de vaseline, totalement inoffensive, sur la peau. Mais en fonction du fait qu’on leur dise qu’ils allaient recevoir de la capsaïcine ou de la lidocaïne, l’effet nocebo ou placebo rentrait en ligne de compte : certains sujets, convaincus qu’ils avaient de la capsaïcine, ont temoigné avoir des sensations de brûlure à l’endroit de contact.

Tout cela n’est pas de la psychologie de comptoir. Ces résultats ont été validés par des images cérébrales de haute qualité (fMRI) qui montrent, en action, que la force de l'effet placebo était liée à une activité accrue dans une zone appelée la zone médullaire ventromédiale rostrale et à une activité réduite dans la substance grise périaqueducale. L'effet nocebo a induit le changement inverse.

Ces résultats révèlent le rôle dû à la moelle épinière dans la modulation de la douleur et pourraient offrir une voie pour de futurs traitements de la douleur chronique.

https://www.jneurosci.org/content/early/2021/10/13/JNEUROSCI.0806-21.2021