(sources : Livre Blanc de la Douleur — SFETD 2017–2020)
Autre chose que révèle les statistiques présentés ci-dessus : l’énorme impact psychique, social et économique qu’a la douleur chronique sur notre société.
Derrière ces chiffres édifiants, il y a une réalité. Celle de millions de femmes et d’hommes qui souffrent de douleur chronique et qui attendent une prise en charge spécifique et adaptée à leurs besoins. Celle aussi de professionnels de santé (médecins, infirmiers et infirmières, thérapeutes, aidants) qui essaient au mieux d’aider leurs patients mais qui sont confrontés à l’ampleur de la tâche et à la faiblesse des moyens mis à leur disposition.
Le problème est que la douleur est trop souvent considérée comme un simple symptôme et non comme une maladie à part entière. L’exemple de la lente reconnaissance de la fibromyalgie en est l’illustration. Souvent, ces douleurs chroniques sont induites par d’autres pathologies : cancer, dépression, rhumatismes, maladie auto-immune, etc. La prise en charge de la douleur chronique nécessite des équipes médicales spécialistes du sujet. Ce sont des femmes et des hommes spécialistes de la douleur au même titre que d’autres spécialités comme la pneumologie ou la cardiologie. Et ils sont encore rares. D’où l’engorgement des services de douleur.
Autre chose que révèle les statistiques présentés ci-dessus : l’énorme impact psychique, social et économique qu’a la douleur chronique sur notre société. Une meilleure prise en charge des patients est non seulement souhaitable mais nécessaire. Quand on voit le poids de la douleur chronique sur la santé mentale des patients, leur équilibre familial mais aussi sur les dépenses de santé à l’échelle collective, on prend conscience que lutter dans le fléau de la douleur est l’affaire de tous.
Enfin, autre aspect socio-économique, celui de la place des douloureux chroniques dans le monde du travail. Se pose alors la question épineuse de la reconnaissance de la douleur chronique ou de la pathologie sous-jacente comme handicap. En France ce sont les MDPH (Maison Départementales des Personnes en situation de Handicap) qui traitent ces dossiers et gèrent l’aménagement nécessaire du travail pour les personnes souffrant de douleur chronique jusqu’à l’indemnisation financière des salariés ne pouvant plus exercer leur emploi à 100% à cause de la maladie.
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